mardi 3 novembre 2009

Les premières élections à la mairie de Québec

Comme nous avons récemment vécu une campagne électorale municipale, il nous apparaît important de nous rappeler comment tout ce processus à commencer en parlant des premières élections municipales dans la ville de Québec.

Le premier maire "élu" de Québec est l'avocat de 33 ans, Elzéar Bédard. En effet, la ville est érigée en cité par un décret royal en 1832 et gagne ainsi le privilège d'élire ses propres représentants, ce qui n'était pas le cas de la ville sous le régime britannique. Ainsi, la ville et surtout les citoyens peuvent élire pour une première fois le conseil municipal. Élu par des conseillers qui étaient, eux, élus par les citoyens, ce premier maire aura pourtant une brève carrière. En effet, l'avocat Bédard est un proche d'un certain Louis-Joseph Papineau et du parti patriote qui est en pleine période de radicalisation. Le conseil municipal, plutôt conservateur, lui préférera donc René-Édouard Caron, maire de 1834 à 1837 et de 1840 à 1846. Ce système restera en place pendant une vingtaine d'années (mis à part une bref épisode de suspension des pouvoirs publics à la fin des années 1830...)

Nous sommes au milieu des années 1850, plus précisément le 19 juin 1856. Une nouvelle loi stipule que les élections se feront dorénavant au suffrage populaire, ou du moins par les électeurs "[...] duement habiles à élire les membres du conseil" (1). Ces électeurs habiles sont bien entendu les propriétaires fonciers, qui peuvent élire. Le premier maire élu de Québec au suffrage public est donc le médecin Joseph Morrin. Écossais d'origine et amoureux de la ville, cet homme qui a fondé plusieurs institutions médicales de la ville (Collège des médecins, Quebec Lunatic Asylum, École de médecine, etc.) sera réélu à la fin de la décennie. Cette loi restera en vigueur jusqu'en 1870.

À partir de cette date, on revient au même mode de scrutin qu'avant 1856, c'est-à-dire, le vote du conseil. Ce retour aux anciennes méthodes provoquera un situation fort désagréable à l'Hôtel de Ville, alors situé au 80-84 rue Saint-Louis. Élu au poste de maire en janvier 1870, Adolphe Tourangeau doit rapidement laisser le champ libre au maire choisi par le conseil quelques semaines plus tard, fin avril, début mai, Pierre Garneau. Tourangeau alors outré de cette défaite alors qu'il avait été élu quelques mois plus tôt par la population, s'enferme à l'Hôtel de Ville. Il se rendra finalement trois jours après le début de son geste d'éclat.

Les maires se succéderont ensuite, nonobstant les changements de régime ou les modifications légales, jusqu'au début du XXIe siècle où les élections seront désormais tenues à date fixe pour toutes les municipalités du Québec.


Sources

1- Cité dans BOISSONNAULT, Charles-Marie, "MORRIN, JOSEPH", dans Dictionnaire biographique du Canada, volume IX, article disponible en ligne, consulté le 28 octobre 2009.

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